Le président de la CPME 84, Bernard Vergier, revient pour Vaucluse Info sur les évolutions de l’organisation patronale représentative des TPE-PME et nous livre ses inquiétudes et ses espoirs quant à l’écosystème économique de notre Département de Vaucluse.
Vaucluse Info : Bernard Vergier, vous avez récemment renouvelé une partie de votre conseil d’administration ainsi que de votre bureau. Pouvez-vous nous indiquer quels sont les changements que vous avez opérés ?
Bernard Vergier : J’ai rajeuni ces deux instances de notre organisation et nous sommes allés vers plus de parité. Chaque membre apporte sa contribution et son expertise métier pour nous assurer d’une représentativité forte, tant territoriale (avoir des représentants pour chaque secteur de notre Département) que sectorielle.
C’est un pari réussi car nous voyons à travers le dynamisme des entreprises adhérentes la qualité des dirigeants qui composent notre organisation.
J’ai quant à moi été réélu à l’unanimité à la tête de notre CPME départementale le 14 Juin 2023.
VI : Qu’attendez-vous de votre conseil d’administration ?
BV : Nous attendons une implication forte car nous sommes au service des autres et les chefs d’entreprise ont besoin de nous.
La représentation interne est importante et nous pouvons compter sur nos administrateurs pour participer aux 70 événements organisés chaque année par la CPME 84.
La représentation externe est aussi essentielle avec une participation forte aux rencontres institutionnelles ainsi que leur engagement à travers les 250 mandats patronaux assurés par la CPME 84.
« nous sommes fiers d’être la 1ère organisation professionnelle de notre Département »
Un administrateur doit disposer d’un réseau personnel puissant et être un « super ambassadeur » de notre organisation : ce sont les conditions pour qu’une émulation se produise au sein de notre écosystème.
Et je dois dire que c’est réussi car nous œuvrons efficacement et dans un esprit convivial.
Je veux aussi dire que nous avons gagné le pari de la proximité et du terrain : nous sommes fiers d’être la 1 ère organisation interprofessionnelle dans notre Département.
VI : Pouvez-vous nous parler des grands combats actuellement menés par la CPME nationale ?
BV : Je me dois de vous dire que je suis inquiet par la conjoncture actuelle.
Nous avons subi les grèves, les gilets jaunes, le COVID, la hausse du coût de l’énergie puis l’inflation sur les matières premières à quoi s’ajoute les difficultés de recrutement.
Nous observons aussi les difficultés du secteur de l’immobilier mis à mal par le resserrement des conditions de financement ainsi que des secteurs connexes comme le bâtiment.
« dans un monde décentralisé, digitalisé, notre proximité est singulière et fait la différence »
De nombreux métiers doivent s’adapter à la conjoncture et c’est notre rôle que de les accompagner.
Dans ce contexte, l’interdiction de la location des logements dits énergivores doit être plus étalé.
VI : Quel message souhaitez-vous faire passer aux décideurs publics ?
BV : Je souhaite attirer l’attention de l’Etat et des décideurs publics sur le fait que nous sommes des interlocuteurs privilégiés et disponibles sur le plan national comme au niveaux Régional et Départemental. Nous aimerions être plus consultés.
Dans un monde décentralisé, digitalisé, notre proximité est singulière et fait la différence.
VI : Et sur le plan local ?
BV : Notre premier combat est le service personnalisé à destination de nos adhérents. C’est notre raison d’être.
Nous sommes très proches de nos 900 adhérents directs et c’est pour cela que nous avons du répondant quant aux solutions à mettre en œuvre.
J’ai d’ailleurs un message à leur faire passer : venez nous faire part de vos difficultés dès que possible, n’attendez pas que ce soit trop tard.
Nous demandons aussi aux acteurs institutionnels de continuer à être bienveillants envers les entreprises.
Notre souhait est aussi que les élus trouvent des solutions de sagesse en pensant aux entrepreneurs dans chacune de leurs décisions. Car n’oublions pas que les entreprises sont une solution à beaucoup de difficultés auxquelles notre société doit faire face : emploi, insertion, environnement, etc.
J’aimerais aussi vous parler de la mobilité sur l’aire urbaine d’Avignon qui pénalise l’emploi et exacerbe les difficultés de recrutement. Cela a un impact économique fort et mesurable.
Enfin, je veux terminer sur une note positive en rappelant la résilience des chefs d’entreprise qui sont des héros ! Les résultats de cette année ne sont pas si mauvais que cela